32 bornes enchanteresses dans un décor de carte postale
“Chaque année, les ardéchois organisent depuis 32 ans un marathon international de canoë-kayak sur les fameuses gorges de l’Ardèche. Il s’agit de faire la descente de la rivière depuis Vallon Pont d’Arc, où débutent vraiment les gorges, jusqu’à Saint Martin d’Ardèche où elles se terminent. Comme c’est un marathon, effectivement, c’est une compétition, c’est chronométré et c’est chacun pour soi. Quoique…
Mazette que la montagne était belle en ce long weekend d’armistice (1918 – rappel pour les jeunes !). Tout a commencé il y a un an quand notre moniteur nouvellement arrivé, Yannick Laousse, nous a proposé un challenge : faire le marathon de l’Ardèche avec une délégation de Quimpéroises et Quimpérois passionné(e)s de kayak. Top chrono, et c’est parti pour un an de préparation psychologique et physique de l’équipe d’athlètes de haut niveau que nous sommes !
Foncier, musculation, conditions de mer engagées, l’entraînement a été intense mais avec cet objectif sportif, c’était bien motivant.
Départ jeudi 10 novembre au soir : route pêche. 13 heures plus tard, les fessiers en vrac, les oreilles saturées de blagues à deux balles, on arrive enfin, à bon port grâce à nos chauffeurs émérites (Nordine, Lionel, Michel, Jean-Yves, Fabien …). Le temps de casser une graine et nous voilà sur l’eau en reconnaissance pour un petit parcours de quelques kilomètres, histoire de prendre la température de l’eau et de goûter aux cailloux qui, pour le moment, chatouillent bien les coques de nos “polyét”. Le soir, on n’a pas fait long feu à la veillée.
Un bon dodo réparateur et nous voilà prêt(e)s pour le départ de l’épreuve prévu à 11h. Derniers réglages. La presse est là, la caméra filme Sébastien et Marlène affairés sur un kayak récalcitrant, Yann est interviewé en breton, décidément l’attaché de presse du CCKQC a été super efficace ! Hélène s’occupe des relations internationales avec un équipage de K2 venus d’ailleurs…
Bon c’est pas de tout ça, on est là pour la compét… Allez, zou, passons à l’échauffement. On est 18 sur l’eau du CCKQC : un Go-fast qui prend position, à l’avant, près des places réservées et 17 tankers, relégués en troisième ligne ! Tout cela perdu dans une marée de bateaux multicolores de plein de pays.
Il reste 15mn, on continue à tourner, pas trop loin de nos lignes respectives de départ… On est à 10 mn du “top-chrono” et l’ambiance est encore cool. Certain(s), continuent même à herboriser sur les rives de cette jolie rivière Ardèche, quand patatras, on ne sait toujours pas bien pourquoi, la masse des centaines de bateaux s’élance sans attendre les ordres du starter qui s’effondre en pleurant sur son micro (quasiment…). On a grillé le départ….
Un faux départ dans ces conditions, ce n’est pas vraiment possible à rattraper. Le premier rapide, le Charlemagne, arrive très vite : EDF a quadruplé le débit de la rivière pendant la nuit et ça pousse un peu. En deux coups de pagaies on est déjà dans les vagues et on n’imagine pas vraiment faire demi-tour dans le remous avec par exemple un K2 de course en ligne ! En fait, les pagayeurs ont pris possession du marathon…
Pendant que les missiles ont déjà bien entamé le parcours, à l’arrière, c’est un peu panique , notamment pour Michel qui herborisait sur les berges de la jolie rivière. Faut replier la loupe binoculaire, ranger les produits de la cueillette, sauter dans le Kodiak, remettre la jupe bien trop petite et puis il faut remonter le retard à la sueur du front… un challenge dans le challenge !
L’avant de la course au départ donne l’impression d’un mikado glissant vers l’aval. Mais dans les rapides, quand on y est, c’est un peu le dawa. Coups de pagaies, amabilités verbales, pousse-pousse sur la proue, kayak en travers. Évidemment, l’inévitable survient, K1 et K2 de descente et de course en ligne ont la vie dure, les coques sont sollicitées et régulièrement retournées. Il paraîtrait même qu’on a vu des polyét du CCKQC baquer mais l’information pour le moment n’a pas été confirmée…
Des innovations techniques intéressantes ont aussi vu jour pendant l’épreuve avec Sylvain, qui, grâce à un bout de calcaire bien pointu qui lui a fait une jolie entaille dans la coque, a pu se doter d’une climatisation intégrée à son K1. Ah le progrès !
Mais le CCKQC, c’est aussi un club de Saint Bernard, dont les licencié(e)s sont toujours prompt(e)s à secourir l’autre qui est en détresse. Combien de personnes ont-ils sauvé d’une mort certaine ? Plusieurs dizaines probablement. Annaïk, Didier, pour ne citer qu’eux, n’ont écouté que leur courage et ont bravé les éléments pour sauver ces kayakistes en perdition.
Pendant toutes ces péripéties, le peloton a continué d’avancer, et les kilomètres se sont égrainés, étirant nos bateaux. Le parcours pour certains s’est transformé un peu en rêverie face à ces falaises majestueuses. Elles se sont bientôt abaissées annonçant l’arrivée sur Saint Martin. C’était plein de superbes images…
Mais revenons à la course.
On a pu aussi apprécier les qualités sportives et la régularité de certains de nos compétiteurs, qui pendant toutes cette course ont toujours conservé cette distance entre coureurs. Citons par exemple Sophie et Lionel qui pendant ces 32 km sont restés vraiment à touche touche. Mais, parce qu’il faut un vainqueur, et malgré les efforts surhumains de Lionel dans les derniers kilomètres, c’est Sophie qui l’emporte d’une courte tête et qui franchit la ligne d’arrivée, première des polyet du CCKQC.
A ce moment-là, Yannick, était déjà arrivé depuis 45 bonnes minutes, avait cuit les pâtes, lavé les camions…(non là je plaisante, mais à peine). Superbe performance pour Yannick qui se classe 3ème et fait parler en même temps du CCKQC.
Superbe performance aussi pour Michel, dit “le botaniste” qui a remonté tous ses concurrents et qui arrive premier des polyét K1 après la dernière épingle à cheveux…
On est tous arrivés ensuite gentiment, rassasiés de l’épreuve et des beaux paysages… Un succès !
Super projet, super préparation, super voyage, super hébergement, super course, super logistique, super bonne humeur ! Merci à tous pour ce marathon superlatif.
PS : C’est quoi le projet 2017 ?”