Le 16 avril 2016 avait lieu la deuxième édition de la Duck Race de Quimper au profit des associations Céline et Stéphane leucémie espoirs 29 et Grégory Lemarchal qui lève des fonds pour la lutte contre la mucoviscidose. Comme lors de la première édition le CCKQC prêtait son concours pour discipliner un peu les 10 000 vilains petits canards qui allaient s’élancer dans une course effrénée sur les flots du Steir.
Nous étions 8 kayakistes à nous évertuer à faire prendre aux canards le sens du courant pour essayer de faire gagner à leur propriétaire un des trois lots mis en jeu par les organisateurs et qui n’étaient rien de moins qu’une voiture, un voyage et un écran plat. Mais un canard en plastique ne va pas toujours là où l’on souhaiterait qu’il aille. Beaucoup d’entre eux s’amusaient à faire des stops dans les contre-courants. D’autres voulaient prendre racine dans celles des arbres. C’est là que notre rôle devenait essentiel pour les contraindre à la reprise de courant.
Deux d’entre nous, sans doute pour passer inaperçus, avaient échafaudé une stratégie. L’un avait revêtu son habit de canard jaune pour se fondre incognito dans la masse des 10 000 canetons. Mais le kayakiste, même habillé en canard reste d’une taille imposante par rapport aux petits canards en plastique. Il a donc vite été repéré par les photographes, amateurs ou professionnels, qui ne se sont pas privés de le « canarder ». Il s’est également beaucoup fait appeler « mon canard » tout au long du parcours.
Le deuxième avait choisi la stratégie inverse : le contraste. Habillé de bleu, dans un kayak bleu, armé d’une pagaie bleue. Mal lui en a pris, un bateau bleu dans une mer jaune attire le regard, pas toujours bienveillant. Il a donc été assailli de diverses propositions : une soirée en tête à tête devant un canard à l’orange suivi d’ébats plus sérieux… Mais pris de haut, il ne s’est pas laissé faire. Malgré sa couleur il n’avait rien d’un « bleu ». Quand on est bleu, se frotter à l’orange ou au jaune ne peut donner que du vert. Et la dame de la proposition avait justement trop forcé sur le(s) verre(s).
Que notre président ne s’inquiète pas, il restait 6 kayakistes conscients du fait qu’en pareille circonstance, le seul impératif est l’honorabilité et l’image du CCKQC.
Nous avons quand même, nous aussi, fini la journée devant un verre car notre canard bleu fêtait son anniversaire.