Alignée en K4 500m, nous sommes entrées dans la compétition lors de la série le vendredi à 11h36. Après une course moyenne, nous terminons à la 6ème place avec le 11ème temps au général. On sait d’ores et déjà qu’il nous faudra élever notre niveau d’un cran pour espérer être dans les 9 et décrocher un ticket pour la finale. Le lendemain 16h, c’est donc avec beaucoup de pression mais surtout beaucoup d’envie que nous nous alignons sur notre demi-finale, avec une seule idée en tête : réaliser une course pleine, s’exprimer en se concentrant sur notre projet de course et aller du sabot à la ligne d’arrivée sans jamais rien lâcher dans l’eau pour n’avoir aucun regret à l’issue de la course, quel que soit le résultat.
Nous avons toutes en tête qu’il faut finir dans les 3 premières pour la finale mais restons bien focalisées sur la manière d’y arriver avant de penser à la finalité. Et ça nous réussi. Pour moins de 20 centièmes, nous prenons la dernière place qualificative pour la finale du lendemain. Très heureuses de passer cette étape, il nous faut néanmoins vite nous remobiliser afin de nous relancer dans la course du lendemain, dimanche. Car l’enjeu est grand : pour obtenir un quota en K4, il s’agit de terminer dans les 10 premiers bateaux, mais la règle olympique de représentation paritaire continentale stipule que parmi ces 10 bateaux, quatre continents doivent être représentés. Or en finale nous sommes 9 bateaux ; dont 8 équipages européens. Les Néo-Zélandaises sont les seules non-européennes à s’être glissées dans la finale.
Concrètement, il nous faut terminer au minimum 7èmes européennes. Donc être au pire 8ème de la finale, à la conditions que les néo-zélandaises soient devant nous.
A 11h05, nous sommes dans les starts, en couloir 1, déterminées à reproduire la même course que la veille dans l’engagement, l’envie et la concentration. Bon départ, bonne phase de train, bonne relance au 300m, mais les derniers 100m sont durs et nous font perdre du temps. Nous passons la ligne à la 8ème place, juste devant l’équipage néo-zélandais. Aussitôt nous savons : c’est le pire scénario possible, nous n’obtenons pas de quota alors que les néo-zélandaises, les chinoises (3èmes de la finale B) et les argentines (9èmes de la finale B) ont leur ticket pour Rio.
C’est la règle et l’on n’y peut rien mais la sentence est amère et la déception énorme. L’après-midi qui suit est très dure mentalement : nous espérions tellement ramener ce quota pour assurer la présence de quatre françaises aux Jeux Olympiques et pour continuer de faire progresser ce bateau qui n’a cessé d’évoluer depuis le mois de mai.
Ce K4 s’arrêtera donc là, et c’est dommage car nous avons su rebondir, de course en course, progresser afin d’être optimales sur l’échéance terminale. Le bilan des championnats du monde est pourtant bon car nous faisons des courses pleines et au vu du niveau et de la densité en cette année pré-olympique, atteindre la finale est une performance notable.
Malheureusement nous n’avons pas grand chose à regretter car nous avons tout mis en place dans le bateau, nous nous sommes exprimées le jour J de manière optimale et surtout nous nous sommes fait énormément plaisir dans cet équipage.
Il faudra rester sur ces points positifs pour ne pas ressasser la déception de passer si près de l’objectif et surtout se reconcentrer sur la saison prochaine. Car si il n’y a pas de rattrapages en K4, il faudra essayer d’aller chercher les 2 places restantes en K1 500 et l’unique place rattrapable en K2 500.
Mais aujourd’hui l’heure est au repos, place aux vacances… Je réalise un rêve en partant pour l’Inde début septembre…avant de reprendre l’entraînement d’ici trois semaines, juste avant les championnats de France de marathon.
Un grand bravo à l’unique médaillé du week-end, Max, argenté sur le K1 200m. Et à Seb, Arnaud, Etienne et Sarah qui parviennent à décrocher le quota suite à leur course.
Un énorme merci à tous pour votre soutien tout au long de cette saison, mais aussi avant, pendant, et après nos courses mondiales. Nous étions quatre dans le bateau mais tellement plus dans la poursuite de notre objectif. Pour ça, MERCI !
…ce n’est pas fini…!
Léa.
http://www.leajamelot.com/