Ce compte-rendu est dédicacé à Jean-Yves, Marie, nos deux impotents qui sont néanmoins restés dans nos pensées durant tout le week-end.
La météo était plutôt pessimiste. On nous annonce un week-end pluvieux de bout en bout. En plus, en arrivant au rendez-vous deux défections malencontreuses (gastro et rupture du talon d’Achille).
Nous partîmes donc sept avec nos deux véhicules (Jean-Michel, Marie, Julien, Helen, Yann, Loig, et Pascale). Direction Carantec, passage par les Mont d’Arrée. Magnifiques points de vue ! Rendez-vous sur la Plage du Kelenn en Carantec.
Le temps est un peu couvert, mais il ne fait pas froid !
Embarquement sur la cale. Et c’est parti !
Nous passons aux pieds de La Chaise du Curé, on longe Porz Pol et on laisse La Grève Blanche à babord pour remonter sur l’Île Callot.
On enjambe la Passe aux Moutons, …puis on remonte vers le Nord. On croise Le Four à l’Ouest. S’y reposent des cormorans et autres oiseaux qui s’envolent à notre arrivée.
On cherche des yeux Men Mad et Men Maon. ” On voit l’amer ! ” lance le plus observateur d’entre nous. En effet, sur l’Île Callot trône fièrement un rocher peint en blanc le Pyr Mazarin qui sert de repère aux marins, … à condition toutefois de se trouver du bon côté car l’amer n’est blanc que sur l’une de ses faces. En parlant de blancheur, on aperçoit un peu plus au nord, l’Île Blanche qui n’a de blanc que son qualificatif.
Sur la balise cardinale qui marque le nord de l’Île Callot, il doit y avoir des moules ! Que nenni ! Même pas une petite, comme le laisserait entendre son nom Ar Velsklik.
En tous cas l’idée nous a ouvert l’appétit puisque nous piquons plein sud pour accoster sur la plage
Laissant le plus épuisé d’entre nous (nous ne le dénoncerons pas) reprendre ses forces à l’ombre des bateaux, nous nous sommes attaqué à l’ascension du point culminant de l’Île Callot. De la plage, il nous a fallu escalader les rochers de granit. ” L’île Callot est un ensemble granitique dont l’exploitation fut massive au . XVIIe siècle. L‘hôpital, la manufacture des Tabacs de Morlaix, une partie du Viaduc et de nombreuses bâtisses de la région furent construites avec du granit de Callot. ” aurait pu nous expliquer le plus savant d’entre nous.
Tout en haut (2 200 cm d’altitude, quand même), nous avons découvert la chapelle Itron-Varia-ar Galloud (Notre Dame de Toute Puissance) dont la première pierre fut posée en 513. Elle a été édifiée pour remercier celle-ci d’avoir protégé le chef Breton, Rivallon Murmaczon lors de sa bataille (victorieuse) contre le pirate Danois Korsolde.
Il paraît même que le butin fût caché sur l’Île, peut-être sous la chapelle, mais nous n’avions ni le temps ni l’envie de creuser, … ni la question ni la colline. Nous sommes donc redescendus vers nos embarcations
En quittant l’île, personne n’a fait la remarque que nous n’avions pas vu l’empreinte de griffes laissée par Saint-Karantec lorsqu’il a terrassé le dragon qui vivait dans la grotte du nom de Toul-ar-Serpant.
Longeant d’abord l’ïle sur notre tribord, nous nous sommes engagés dans l’Anse de Poul Morvran avant de commencer notre grande traversée.
Il fallait nous repérer ! Les îles, en face, vers l’Est devaient nous le permettre.
Mais rien ne ressemble plus à une île qu’une autre île !
Ce gros rocher est-il l’ïle Ricard ou bien le Beg Lemm ? Ne confondons-nous pas l’Île aux Dames avec l’Île de Sable. Et les balises sont-elles alignées ? Il y en a partout, surtout des vertes et coniques, alors rien de plus facile que de prendre la balise Bezhinennou pour La Morlouine, La Courguic pour La Noire, Le Corbeau pour La Chambre, Le Veau pour Le Petit cochon
Le mieux est de naviguer d’îles en îles, sans chercher trop à identifier chaque balise vue.
Certains se repèrent mieux que d’autres quand même 🙂
Finalement, d’île en île nous avons traversé la baie, et l’heure avançant, nous avons abordé le retour à la plage sous un ciel menaçant. Débarquement et habillage express. Les plus rapides ont pu s’habiller avant les premières gouttes mais il n’en a pas été de même pour les plus lents qui se sont retrouvés sous une pluie diluvienne.
Direction auberge de jeunesse de Morlaix.
Nous étions (presque) tous seul dans la maison. Un p’tit apéro pour que tout le monde ait le temps de se préparer. Puis un bien classique et très copieux ” spagghetti bolognaise” suivi d’une petite tarte aux pommes.
Ce fut idéal avant un bon sommeil réparateur ! La nuit a été pluvieuse et nous a préparé un beau ciel tout bleu au réveil 🙂
Et le lendemain, dimanche, nous sommes repartis pour une circum-navigation dans la Baie de Morlaix, comme on pourrait dire.
Départ Plage du Kelenn, on ne change pas les bonnes habitudes : le parking est bien situé, la cale bien pratique, il a des toilettes pour ces dames, … on y a déjà nos p’tites habitudes donc !
En guise d’échauffement, nous piquons droit vers le sud de lîle Callot. Longue discussion sur le chemin à propos d’une nuées d’oiseaux qui s’éparpillent à notre arrivée pour se regrouper immédiatement un peu plus loin. Il y a qui disent ” oies ” d’autres, ” geese ” ou même ” gwazi “. D’aucuns précisent” Bernache, sans doute “.
Nous remontons le long de la côte Est. On laisse Le Cerf (un ilot tout au plus) sur notre tribord et on se faufile entre Le bassin (à babord comme il se doit, puisque c’est une balise rouge) et L’Enfer. L’Enfer, on ne peut pas le rater, car c’est un gros rocher peint lui aussi tout en en blanc !.
On passe ” entre ” l’Ile Verte. En fait, l‘île Verte est un ensemble de deux îles. Ensuite, quelqu’un s’écrie : “Je veux aller voir Vezoul ! ” Alors on est allé voir Vezoul.,,, dont on a fait le tour.
Puis descente à 170°, on ne s’occupe même pas de La Pierre Jaune, on frôle La fourche (à tribord bien sûr !), et on ignore Le Rocher d’Equinoxe car on vise la Ricard. Le Petit Ricard est à peine digne d’intérêt, la Balise Ricard non plus (bien que verte) mais l’Ile Ricard retient notre attention car elle héberge de nombreux oiseaux,..qui se sont éclipsés à notre arrivée bien entendu !
Certains auraient bien voulu profiter de l’alignement du Beclem (Ar Beg Lemm) et du Tourgui (An Dourgi ), de la pointe acérée et de la loutre. Cela nous aurait permis de passer par dessus la Vieille Chambre pour viser la Pointe de Perhérel et la plage de Saint-Samson qui se profilent au loin.
Mais nous étions déjà trop au Sud, puisque nous avions longé La Morlouine et Le Roc’h Cahers pour nous retrouver à l’Île aux Dames. Mais de dames, n’avons point vu 🙁
Comme la faim commençait déjà à nous tenailler sérieusement alors nous avons foncé à vue sur la Pointe Saint-Samson. Personne ne s’est soucié des balises jumelles d’Aremen (Grand Aremen pour la tribord et Petit Aremen pour la babord), ni de la balise d’Annomer. Elles ne présentaient d’ailleurs pas d’intérêt pour nous puisqu’elles indiquent le chenal pour rentrer sur la Rivière de Morlaix. Seuls quelques plus curieux ont remarqué La Pierre Double (Men Var Iguile) que nous avons aperçu avant d’accoster. Mais tout le monde l’observa au départ !
Après un frugal et rapide pique-nique, nous avons laissé Jean-Michel surveiller les bateaux et nous avons gravi la montagne. Et c’était bien plus haut que veille ! La Chapelle Saint-Samson culmine en effet à 5 000 cm. C’est une jolie petite bâtisse, qui semble maintenant privée (et un peu abandonnée). Et en descendant, nous avons recroisé un cheval de trait très sympathique.
De nouveau sur l’eau, nous abordons le retour .
On doit pouvoir aligner Mannou, La Chambre et Île Louet (qui n’est pas grise), pour pouvoir traverser la Rade de Morlaix, mais le Château du Taureau est si reconnaissable et si présent qu’il occulte les autres points de repère.
On passe entre Men Meur et l’ Île Stérec, île fortifiée pendant la seconde guerre mondiale et maintenant privée et laissée à l’abandon. Île Blanche (ce n’est pas la même qu’hier !), puis île Noire qui nous fait inévitablement penser à l’album d’Hergé.
Le Château du Taureau est actuellement en cours de visite et on voit des silhouettes se promener en haut des remparts et la vedette qui attend les promeneurs pour le retour sur le continent. Nous croisons les dernières îles : Le Veau, l’Île Louet, La Corée , Les Petit et Grand Cochons et le Roc’h Gorèd avant de passer La Pointe du Cosmeur de laisser Les Pierres de Carantec sur notre tribord et d’accoster sur la Plage du Kélenn, sous un grand soleil ! Change, chargement et petit goûter avant de prendre la route !!!
L’endroit est vraiment très agréable et propice à l’entraînement à la lecture de carte et à la navigation. Et le tout, hormis l’averse de l’arrivée du premier jour, sous un soleil automnal relativement bien présent !
Vraiment une belle sortie !!!
Loig
P.S. Celui ou celle qui est capable de tracer précisément le chemin que nous avons parcouru gagne le droit de devenir guide lors d’une prochaine sortie dans la Baie de Morlaix ! C’est sûr, nous y retournerons !