Bien décidés à braver les intempéries prévues par la météo, nous partîmes à huit, dès l’aube de Quimper. Neuf heures trente, c’est l’aube pour des touristes.
Arrivés à Quiberon, nous humons le vent : Est-Nord-Est! Il vaut mieux tourner autour de l’a presqu’île dans le sens des aiguilles d’une montre! Ce n’est pas ce que nous avions imaginé, mais bon, météo oblige !
Le temps de trouver un parking au bord de l’eau , de descendre les bateaux, de se changer et nous voilà sur la plage, à nous échauffer pendant que les deux voitures sont parties trouver un endroit pour garer la remorque à l’arrivée. Ce doit être pittoresque de nous voir nous agiter tous ensemble à faire les mêmes gestes !
Il est douze heures trente-huit, à peine un peu de vent, quelques gouttes de temps en temps, juste ce qu’il faut de houle pour rendre la navigation plaisante et nous voilà partis pour une petite heure! Histoire de s’échauffer quoi!
Car il ne faut pas oublier de déjeuner! Ce que nous avons fait sur le port de Saint-Pierre-de-Quiberon, (…) sous un soleil arrivé au même moment que nous! Chacun sort son pique-nique et met à disposition de tous, qui un melon, un verre de vin de café ou des biscuits.
Et nous voilà reparti! Va-t-on pouvoir passer le cap sans encombre? La carte ne le dit pas. Alors, il nous faut approcher. Va-t-on passer entre les cailloux? Nous faudra-t-il déborder Toul bihan et frôler Toul bras? Le mieux est d’aller voir de près! On ne sait pas bien s’il est prudent de longer de près la pointe du Conguel, alors en quelques coups de pagaie, nous avons fait le tour de l’îlot de Toul bihan. Et droit sur la pointe de Goulvars que nous laissons rapidement derrière nous!
Là, on tombe sur une troupe de joyeux drilles assis sur des kayaks dépontés. Manifestement, ils se croient dans un film de pirates. Et nous avons failli nous faire éperonner au cri “Sus à Barberousse!” Heureusement, nous allions plus vite qu’eux!
On s’émerveille ensuite devant quelques boîtes à sardines, chefs d’oeuvre de l’aménagement du territoire littoral dans les années 70! De quoi entasser quelques milliers de touristes, sans doute émerveillés par les levers de soleil sur l’Atlantique. En effet, tous les appartements semblent avoir des terrasses plein est!
Un joli petit château (le château Turpault) sur le ber er lan. Nous sommes alors tout au sud de la presqu’île de Quiberon et cette fois nous remontons plein nord, (…) pour longer, enfin, la fameuse et magnifique côte sauvage!
Hélas le vent et la marée descendante ont tendance à nous envoyer au large. La fatigue commence subrepticement à faire son oeuvre. Comment ça? Un p’tit coup d’mou après quatre de bateau? Allez deux ou trois fruits secs et c’est reparti! On voit cette belle côte d’un peu loin, mais qu’elle est belle! Et pas un chat! Ni sur l’eau, ni à terre (sauf à une terrasse de café).
A force de coups de pagaies, on en vient à taquiner la Truie (une grosse île).
Quelques déferlantes nous alertent et nous indiquent qu’il serait sans doute préférable de contourner l’île un peu loin. Certains auraient bien tentés la passe quand même, mais mieux vaut un excès de prudence! Encore quelques coups de pagaie. Quelques, quelques … Combien de coups de pagaies en une heure? On croise plein de petits ports port bara, porz rhu, porz gwenn,…
Puis on guette à l’arrivée le drapeau de la FFCK à Portivy. Il doit nous servir de repère pour trouver la plage où débarquer!
Ouf, le voilà, il est déjà 18 heures! Remontée de la plage vers le parking. Qu’ils sont lourds les bateaux après 5h30 de navigation. On se change. On attend les voitures qui font la navette en buvant du thé et en se demandant quel repas nous attend. Ca y est, ils reviennent! Les pauvres, ils se sont perdus dans les dédales de Quiberon!
Dix-neuf heures, on file à l’auberge de jeunesse où nous avons réservé pour la nuit!
Vous tombez bien, nous dit-on à l’arrivée. Vous avez juste le temps de vous installer dans les chambres avant de passer à table. Ce qui fut dit, fut fait ! Et melon-paëlla-crème dessert. Le tout sans apéro (pas le temps), mais avec un p’tit coup d’rosé quand même! Et un peu de musique car deux musiciens faisaient leur balance pour l’animation du repas suivant (un rassemblement national de clubs de chars à voile visiblement). Mais nous nous sommes consolés autour de la carte de la presqu’île à refaire le parcours, envisager la suite et boire une bonne bière belge.
Une bonne nuit et…
Le lendemain, c’est reparti! Direction La Trinité-sur-mer. La météo annonçant que le vent allait forcir dans la journée, le programme prévu était donc de remonter la rivière de Crac’h!
Toujours le même rituel : on stationne les autos, on dételle la remorque, on pose les bateaux sur le bord l’eau, on se change,… et un p’tit échauffement pour se dégourdir les muscles encore endormis.
Départ du port, inquiétude : est-ce que toutes les rivières maritimes ressemblent à celle d’Étel, célèbre pour ses passes (très) dangereuses. L’avenir nous le dira!
On remonte tranquillement le cours de la rivière, aidés par la marée montante. Il faut dire que l’effort de la veille pèse encore (un peu) dans les bras! L’anse de Kervilor abrite de nombreux bateaux de travail des ostréicultures qui sont installés sur les rives. On en évite un qui fait des manœuvres, puis on remonte encore, on traverse la baie Saint-Jean où l’on repère un camping (sans campeur bien sûr. À cette saison, pensez-vous ! Mais il est quand même un peu tôt pour déjeuner (douze heures, c’est pas une heure pour s’arrêter manger!) alors on continue,… jusqu’au bout : c’est un cul-de-sac de toute façon. Une petite récolte de salicorne pour améliorer le pique-nique et vite on redescend (avec la marée, mar plij) jusqu’au camping. Finalement, c’est sur une petite plage que nous jetons notre dévolu. Presque chez les gens qui habitent là. Une fesse sur le muret et la main dans leur (petit) jardin. De toute façon, il n’y a personne! La pluie est venue opportunément nous signaler la fin du pique-nique (ouhaaa, la programmation d’enfer!). D’ailleurs, à peine étions-nous sur l’eau que le grain s’est arrêté!
Petit retour tranquille vers la Trinité. Devant le port, quelqu’un se demande quel est le montant entassé entre les digues du port. Beaucoup de zéros dans le résultat en tous cas!
Allez, pieds à terre, chargement, changement, … et en route!
Sur le retour, on s’arrête voir les alignements de Carnac. La moitié d’entre nous n’y ayant jamais mis les pieds, il ne fallait pas rater l’opportunité d’être si prêt du site! C’est l’occasion de s’émerveiller de l’exploit technique et humain de nos ancêtres de l’époque néolithique (il y a 4 000 ans quand même).
Il ne nous restait ensuite plus qu’à affronter les trombes d’eaux sur la quatre-voies nous ramenant à Quimper. Mais nous avons eu juste une éclaircie pour décharger et ranger les bateaux!
Vraiment super ce p’tit week-end!!!